« Strip-tease, tout sur ma vie, tout sur mon art », l’autobiographie de l’artiste ORLAN
À travers son corps, l’artiste ORLAN interroge la société et elle-même sur des sujets tels que l’identité et la construction de soi.
Pour la dessinatrice, aux 40k sur Insta, l’art permet d’extérioriser ses émotions négatives. À 26 ans, Léa Miquel – de son vrai nom – commence juste à pouvoir en vivre. Entretien avec une artiste qui se définit comme un « électron libre ».
On a rencontré Léa Miquel, plus connue sous le nom de Léa MKL sur Insta, lors du vernissage de l’exposition « Maladresses », dans le 18ème arrondissement de Paris. Un verre de vin en main et le sourire aux lèvres, la dessinatrice a répondu à nos questions, repoussant avec classe et professionnalisme ses invités « Je vous rejoins tout à l’heure ». Avec des parents expats, la Tourangelle d’adoption a grandi entre Dubaï, le Luxembourg et l’Inde. « Ado, ça m’a permis d’acquérir une grande ouverture d’esprit ». Sur Instagram, la dessinatrice de 26 ans est connue pour ses histoires intimes racontées à l’aide de petites silhouettes blanches aux contours noirs.
Déjà ce qu’il faut savoir c’est que je ne sais pas dessiner. Je n’ai jamais pris de cours de dessins. J’ai fait des études d’art mais j’étais nulle. Lors de mes cours de dessins techniques, mes copines dessinaient mes planches à ma place. Je suis incapable de dessiner de manière réaliste.
J’ai une approche du dessin qui est très brute et naïve, pas du tout académique. C’est de l’expression pure et dure. Au-delà de ça, dans tout ce que je fais, je suis cracra. Faut que ça aille vite, si je mets trop de temps sur un truc ça m’énerve, je passe à autre chose. Si ce n’est pas instantané et spontané, ça ne me va pas.
Je suis un peu une éponge. Par exemple, le dernier dessin que j’ai posté, c’est un pote qui m’a raconté son chagrin d’amour. Je me suis inspirée de son histoire et j’ai brodé autour.
Aussi, dans mes posts je dis souvent que je vais mal. Mais si je dessine, c’est en général que je vais bien, que j’en ai encore la force. Et quand je vais mal, j’écris plutôt. Je suis au fond de mon lit, il est 3h du matin et je chouine à cause du crush qui ne me répond pas. Le dessin, c’est la phase d’après quand j’aurais digéré.
Pendant le confinement, j’ai bien profité du chômage. J’ai eu le temps de dessiner et de monter mon projet solo. Mais pour la petite histoire, ça ne marchait pas de ouf, « va peut-être falloir trouver un vrai métier ! », je me disais. Donc au mois d’octobre dernier, j’ai commencé une formation d’UX designer [métier qui consiste à améliorer l’expérience utilisateur sur une appli ou un site internet].
Au même moment, mon compte Insta a explosé. En un temps record, je suis passée de 3 000 abonnés à 20 000 abonnés. En trois semaines quoi, c’est énorme. Puis, de 20 000 à 40 000 en l’espace de deux mois. Tout est allé très vite. Je suis de la génération Internet donc je vois comment ça fonctionne. Mais je ne comprends pas pourquoi à ce moment-là, comme ça. Les demandes pour mes illustrations ont explosé aussi. J’ai eu plein de contrats. Et là je me suis dit « Merde. J’ai ma formation à faire aussi. » *rires*. Donc je fais les deux en parallèle.
J’ai un noyau dur d’abonnés qui me suit depuis le début. Ces personnes me commandent des œuvres régulièrement, donc c’est une source de revenus non négligeables. Comme c’est un métier assez précaire, avoir une communauté qui te soutient autant, c’est fou. Je suis suivie par plus de 85% de personnes identifiées comme femme, ce n’est pas un hasard. On est un peu entre nous.
Donc oui, je commence à avoir de vrais bons revenus grâce à mes dessins. Ce n’est pas hallucinant. Je ne pourrais pas vivre à Paris mais en province, ça passe. Je suis un peu une touche à tout et je me lasse très vite. Donc cette double activité de webdesign et d’illustration, c’était bien au fond. Ça me permettait de jongler et de faire des choses différentes tous les jours.
Complètement. Je n’en serais pas là aujourd’hui si je n’avais pas eu des parents qui me supportent autant. Ils ne m’ont jamais jugé. D’abord, il y a eu l’étape où j’ai voulu faire un bac STDA, en design et arts appliqués. Ils m’ont dit « ok vas-y ma fille ». Puis quand j’ai burn out de mes études de design, encore une fois c’était « ok, on comprend ». Il y a toujours eu ce truc de « On t’accompagne quoi qu’il en soit ». Ils ont très vite compris que je n’allais pas avoir une vie professionnelle linéaire et rangée dans les clous, que je voulais expérimenter plein de choses. Et ça ils le respectent de ouf. Je ne pourrais jamais les remercier assez.
Le 17 juin, je joue à Tours pour la première un concert dessiné. Je fais ça avec deux copains, Teenage Bed et San Carol, eux vont faire la musique et moi je dessine en live sur scène avec eux.
Et sinon projet d’édition, je ne peux pas trop en parler. Mais courant 2024, ça arrive.
Instagram : @Mkllea
Pour la soutenir : https://ko-fi.com/leamkl
Entretien réalisé par Elena L. & Zoé L.
À travers son corps, l’artiste ORLAN interroge la société et elle-même sur des sujets tels que l’identité et la construction de soi.
Roman de fiction écrit par la zoologiste américaine Delia Owens, il offre la construction d’une héroïne aussi puissante que captivante.
Le récit bouleversant de la pop star internationale retrace son chemin vers la célébrité et son combat pour se libérer d’une tutelle étouffante.
Everything Everywhere All at Once est un film absurde où l’héroïne vie sa pire vie et se voit enrôlée dans une aventure pour sauver le monde.
Quelques mois après la sortie de leur premier album, les deux amiénois de « Manopolo » nous donnent les clés de leur univers entre jazz et blues.
L’exposition « Après l’Éclipse » réunit 10 artistes contemporains, abordant la vie en banlieue en tant qu’enfants immigrés (religion, dance, clubbing) et les influences de la nouvelle génération (mangas, Youtube, comics…).